La tarification progressive de l’énergie

La tarification progressive de l’énergie

Une conférence débat pour mieux cerner les enjeux d’un projet de loi en cours de discussion.

DynamOSE, la toute jeune association des anciens élèves du Mastère spécialisé en Optimisation des systèmes énergétiques (CMA MINES ParisTech), a rassemblé le 11 avril 2013, au 60 boulevard Saint-Michel, des élèves, des anciens et des sympathisants pour une première table ronde sur le thème des tarifs progressifs de l’énergie.

Le sujet tombait à point nommé, puisque le projet de loi sur la tarification progressive de l’énergie proposé par le gouvernement n’en finit plus de s’enliser : après deux passages mouvementés à l’Assemblée et au Sénat, le texte vient d’être rejeté par le Conseil Constitutionnel, et repart pour un nouveau tour de modifications.

Les quatre intervenants invités ont apporté chacun un éclairage particulier à cette question complexe.

  • Nicolas Mouchnino, chargé de mission Énergie et Environnement à l’UFC-Que Choisir, a tout d’abord souligné que cette loi présente l’avantage de proposer au consommateur un référentiel pour l’aider à évaluer le caractère vertueux – ou pas – de sa consommation. Malheureusement, le décalage temporel (le malus n’est donné qu’en fin de mois, bien après la consommation effective) et le fait que beaucoup de consommateurs sont incapables d’agir sur le bâti de leur habitation limitent l’efficacité pédagogique et pratique du texte.
  • Après un rappel sur la fonction des prix dans la transition énergétique, Patrice Geoffron, directeur du CGEMP (Centre de géopolitique de l’énergie et des matières premières) Paris Dauphine a, quant à lui, noté que cette mesure pourrait avoir le mérite de réintroduire un débat sur l’impact de ces prix, débat qui n’a pas eu lieu depuis longtemps dans un pays où l’électricité est trop bon marché. Mais, selon lui, la modulation des prix (bonus-malus) a très probablement moins d’impact que le prix moyen.
  • Vincent Rious, économiste senior du cabinet d’analyse Microeconomix, a complété cette approche en insistant sur l’importance d’accompagner le consommateur, si l’on veut qu’il prenne vraiment la maîtrise de sa consommation énergétique, notamment dans la rénovation du bâtiment où l’asymétrie d’information est très forte.
  • Enfin, Olivier Teissier, chef de projet au CSTB (Centre scientifique et technique du bâtiment), a présenté les résultats des travaux de l’observatoire national de la précarité énergétique. Les populations en situation de précarité énergétique devraient à l’avenir être mieux ciblées et comprises, grâce à la mise en place de nouveaux indicateurs, principalement venus d’Angleterre, et on peut espérer que ces travaux donneront lieu à des tarifs sociaux mieux ciblés, réellement justes et efficaces.

Les trois quarts d’heure d’intervention des différents intervenants ont été suivis d’échanges très animés avec la salle, puis d’un cocktail. Les nombreux retours positifs des auditeurs (environ 75 personnes) laissent espérer que cette conférence ne soit que la première d’une longue série… À bientôt pour la suivante !

L’association « DynamOSE »

 

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